W comme Waille

Marie Anne Waille est née le 16/09/1772 à Blangermont dans le département du Pas-de-Calais. Elle est la fille de Jacques et de Charlotte Hannequelle dont elle est le troisième enfant.
Le 28 janvier 1805, alors qu’elle est célibataire, elle met au monde une petite fille prénommée Marie Caroline Joseph. Le père – Séraphin Massin – reconnaît l’enfant. Malgré tout, le mariage entre Marie Anne et Séraphin n’aura lieu que tardivement : le 09 janvier 1815. Séraphin est alors âgé de 36 ans tandis que Marie Anne a 42 ans !
Quelques mois plus tard, le 20 mars 1816, Marie Anne décède sans avoir mis d’autre enfant au monde.

Jacques Louis Waille naît vers 1733 de Louis, un cabaretier, et de Marie Barbe Mesureur.
Il se marie le 10 juin 1761 avec Marie Alberte Godet ; mais elle décède en février 1766. Il épouse alors en secondes noces Charlotte Hannequelle le 10 juin 1766, exactement 5 années après sa première union.
Il décède le 05 février 1789.
Sa femme lui survit pendant une dizaine d’années. Mais sa mort est des plus surprenantes : elle se jette dans un puits ! Elle est immédiatement secourue, mais succombe d’une blessure à la tête…

V comme Vénuat

VENUAT est le nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle.
Selon Pierre-Gabriel Gonzales dans son Dictionnaire des noms de famille en Auvergne, ce patronyme est le « surnom de l’homme nouvellement installé dans la communauté […] ou surnom évoquant l’ancien français venuste, charmant, gracieux ». Si l’on en croit le Dictionnaire étymologique des noms et prénoms de France de Larousse, « Vénuat » serait un dérivé lyonnais du nom « Venu » signifiant « peut-être bienvenu« . On retrouve aujourd’hui ce patronyme dans le département de l’Allier d’où sont originaires les ancêtres de ma grand-mère.

Le plus ancien porteur du nom que j’ai trouvé jusque-là dans la branche agnatique de ma grand-mère se prénomme Gilbert. Il s’est marié à Saint-Caprais où il a donné naissance à 3 de ses enfants avant de s’installer à Louroux-Hodement.
Son fils Charles, né à Saint-Caprais, s’est marié dans la commune où il a grandi (Louroux-Hodement), mais a vécu une partie de sa vie à Hérisson où sont nés tous ses enfants, avant de revenir à Saint-Caprais où il est décédé.

Son fils Gilbert est né et s’est marié à Hérisson, puis s’est installé à Saint-Caprais jusqu’à son décès.
Son troisième enfant, nommé lui aussi Gilbert, est également né à Hérisson. Mais il s’est marié dans la commune du Vilhain et ses enfants sont nés pour la plupart à Saint-Caprais. Malgré tout, c’est dans sa commune de nnaissance qu’il est décédé.
Son fils Gilbert (encore un !) est né à Saint-Caprais, s’est marié une première fois à Hérisson où sont nés deux de ses enfants, puis il s’est marié à deux autres reprises à Theneuille où il est décédé après avoir eu deux autres enfants.

Jean, fils du précédent, est né à Hérisson mais a vécu une partie de sa vie à Theneuille, puis à Couleuvre où il a fini ses jours.
Son fils Jean est né à Couleuvre et a vécu successivement à Deneuille-les-Mines, Saint-Priest-en-Murat puis Château-sur-Allier avant de décéder à Saint-Bonnet-de-Four.
Raymond enfin, le père de ma grand-mère, est né à Deneuille-les-Mines où il a vécu de longues années avant de s’installer définitivement à Doyet.

Aujourd’hui, 172 familles sont porteuses du patronyme VENUAT et la plupart d’entre elles sont localisées dans l’Allier ou dans les départements limitrophes.

Qui sait ? Peut-être tous les porteurs du nom sont-ils cousins ?

T comme Trisaïeul

J’ai choisi aujourd’hui pour la lettre T de vous parler d’un de mes trisaïeux : Jules LEMAIRE.

Jules François Lemaire naît à l’hôpital Lariboisière (Paris-10° arrondissement) le 15 novembre 1867. Il est le fils de Rosalie Lemaire, une domestique, et d’un père dont le nom n’est pas mentionné…
Sa naissance est déclarée le lendemain par des employés de l’hôpital.

Très vite, en août 1869, Rosalie ne parvient plus à faire face et elle est contrainte de confier son enfant à l’assistance publique du département de la Seine. Il est alors atteint d’étisie : il est d’une maigreur extrême et ses os « semblent fléchir sous le poids du corps ». Il conservera cette santé précaire au moins jusqu’à ses deux ans, âgé auquel il ne peut encore tenir debout sur ses jambes.

Jules est envoyé sur Montluçon (03) et immédiatement placé en famille d’accueil à La Chapelette, hameau de Saint-Eloy-d’Allier (03), chez François BONNEFOY et Jeanne BUJON qui ont 3 enfants plus âgés : Rose, Marie et Félix. En 1876, seule Marie vit encore dans le foyer familial, mais la famille Bonnefoy accueille un autre enfant assisté : Elisabeth MARGUERITE. Un 3ème enfant de l’assistance les rejoint en 1881 : Berthe BOYER.

En 1887, Jules a 20 ans ; mais il est exempté de service militaire car sa santé fragile ne lui permet pas de faire ses classes…

Jules se marie 3 ans plus tard, le 05 juillet 1890, à Saint-Angel (03) avec Solange DEBOUSSET, de 5 ans son aînée et maman d’une petite Marie âgée de 7 ans. Jules devient mineur et le couple s’installe à Doyet, dans un premier temps rue Gambetta, puis rue Ledru-Rollin et enfin rue Commandant Rivière.
De l’union de Jules et Solange vont naître à Doyet 4 fils – Léon, Alexandre, Alphonse et Vincent Francis – et une fille : Léonie Marie.

En 1912, Jules, sa femme et ses enfants quittent Doyet suite à l’arrêt de l’exploitation des mines. La famille emménage sur la commune d’Auzat-sur-Allier, au sud du Puy-de-Dôme.

Puis la guerre éclate et 3 des fils de Jules doivent aller au front. L’un d’eux est fait prisonnier en juillet 1915.

Entre son arrivée à La Combelle et le recensement de 1921, Jules est très certainement victime d’un accident qui le laisse amputé d’une jambe. Il ne peut plus travailler à la mine et devient donc cultivateur…

Les malheurs se succèdent pour lui… Il perd son fils Alexandre (âgé de 41 ans) en septembre 1934 ; son épouse décède à son tour en novembre 1939 ; puis c’est au tour de son fils Léon en février 1944 ; et enfin sa fille Léonie Marie en septembre 1950. Jules, qu’une santé fragile dès son plus jeune âge promettait à une mort précoce, enterre 3 de ses 5 enfants… Quinze jours après le décès de sa fille, c’est lui qui succombe à l’âge respectable de 82 ans…

S comme Sébastien Paquet

Sébastien PAQUET naît à Lacaud-Chapy, hameau de La Petite-Marche, le 05 janvier 1820 à 18 h 00 du mariage d’Annet PAQUET et Antoinette NENY. Il porte le prénom de son grand-père maternel, décédé quelques mois avant qu’il ne voie le jour. Sa naissance est déclarée en mairie le lendemain à 10 h 00 en présence de Gilbert PAQUET, son grand-père paternel, et de François PAQUET, son oncle paternel, tous deux cultivateurs à Lacaud-Chapy.

AD 03 -La Petite-Marche – 2 E 135 5

Sébastien est l’aîné des deux enfants d’Annet et d’Antoinette. Un autre enfant, prénommé François, naît en effet le 07 février 1821, mais ce frère cadet meurt le 26 septembre de la même année.
Bien qu’Antoinette soit encore jeune au décès de son second fils — elle est alors âgée de vingt-huit ans — elle n’aura aucun autre enfant. Sébastien sera donc élevé comme un fils unique — fait suffisamment rare à cette époque pour être souligné !

Je ne sais rien de l’enfance de Sébastien, si ce n’est qu’il a toujours vécu dans le hameau où il est né. Il n’est probablement jamais allé à l’école puisqu’il ne sait pas signer.

Sébastien se marie le 18 février 1846, à l’âge de 26 ans, avec Anne JOUANNET, de 7 ans sa cadette.

Ensemble, Sébastien et Anne ont sept enfants, tous nés à La Petite-Marche : Anne PÂQUET, la fille aînée de Sébastien et Anne, naît le 08 avril 1848 à Lacaud-Chapy. Anne PÂQUET vient au monde le 18 juillet 1849. Elle est baptisée sous le prénom de Anne, comme sa sœur aînée, mais sera usuellement prénommée Marie. Annet, le premier fils du couple, voit le jour le 18 septembre 1850. Puis vient Jean qui naît le 04 février 1852. Il décède le 23 février 1875 à Bourges (18) à l’âge de vingt-trois ans sans s’être marié. François naît à Lacaud-Chapy le 11 novembre 1854. Anne , la 3ème du nom, voit le jour le 05 mai 1856. Elle sera usuellement prénommée Philomène. Gabrielle, enfin, vient au monde le 11 octobre 1857.

Annet, sa femme et ses enfants vivent dans la maison familiale du jeune homme, avec ses deux parents jusqu’au décès de sa mère en 1850 puis de son père 10 ans plus tard. Il est cultivateur, comme son père, et possède plusieurs terres sur la commune de La Petite-Marche.


En 1869, Sébastien marie sa fille aînée. Il n’aura pas le temps de voir se marier ses autres enfants car il décède le 07 juillet 1871 à l’âge de 51 ans…

R comme Remariage

En ce 18°jour du Challenge AZ, j’ai décidé d’étudier plus particulièrement les remariages. Pour cela, j’ai consulté les relevés que j’ai effectués de 1638 à 1862 sur la commune de La Petite-Marche (03). Je pars ensuite du principe que ce qui s’applique ici peut également s’appliquer ailleurs…

Dans un premier temps, je constate qu’on dénombre un peu moins de 300 remariages sur la période étudiée. Dans un tiers des cas, ce sont des veuves qui se remarient ; dans les deux tiers restants, ce sont des hommes devenus veufs.
Ensuite, j’ai pu relever 22 occurrences de mariages en troisièmes noces, c’est-à-dire après le décès des deux premiers conjoints. En effet, même si le divorce est possible entre 1792 et 1816, il n’y a aucun divorce parmi les couples de La Petite-Marche. Cette fois-ci, le rapport est complètement différent puisque seules trois femmes ont eu trois époux successifs contre 19 hommes dans la situation inverse…

Quand se remarie-t-on ?

Bien souvent, les veufs se remarient dans l’année qui suit le décès de leur conjoint, surtout s’ils ont de jeunes enfants. C’est le cas par exemple de Jean Giraud dont la première épouse décède en janvier 1676 après avoir mis au monde 6 enfants (dont 4 meurent dans leurs premières années de vie) et qui se remarie en juillet de la même année, puis 8 mois après le décès de sa seconde compagne.
En ce qui concerne les veuves, un délai de viduité de 300 jours doit être respecté afin d’empêcher le moindre doute sur la parenté de ses enfants. Il leur faut donc attendre près de 10 mois avant de se remarier. C’est ce que fait Marguerite De Latinière dont le second mari décède six années après leur mariage, la laissant seule avec deux jeunes enfants. Elle se remarie 11 mois plus tard avec celui qui sera son troisième époux.
Mais il peut tout aussi bien s’écouler plusieurs années entre le décès d’un conjoint et le remariage. Blaise Garreau, par exemple, dont la seconde épouse est morte en couches, attend près de 8 années avant de se remarier…

Avec qui se remarie-t-on ?

Tout dépend !

Si on est un homme, on peut aisément épouser en deuxièmes et troisièmes noces de jeunes femmes célibataires. C’est le cas de 14 des 19 hommes ayant eu trois unions à La Petite-Marche ; les autres s’étant remariés une fois avec une femme célibataire et une autre fois avec une femme veuve.

Mais si on est une femme, la situation est différente : sur les trois femmes qui se sont mariées à trois reprises, deux ont eu parmi leurs deuxième et troisième maris un homme veuf et la troisième s’est remariée les deux fois avec des hommes veufs eux aussi.

En conclusion, du XVII° au XIX° siècle, on se remariait plus facilement si on était né homme, et ces derniers avaient davantage la possibilité d’épouser de jeunes femmes célibataires, en capacité de leur donner d’autres enfants.

Q comme Quatre cent Quarante-Quatre

Qui est mon Sosa 444 ? C’est ce que nous allons découvrir en ce 17ème jour du Challenge AZ…

Mon Sosa 444 est issu de l’ascendance de mon grand-père maternel dont il est l’AAAAGP !
Il se nomme Annet HENARD. Mais dès sa naissance, son identité est incertaine… En effet, dans son acte de baptême en date du 05/05/1772 sur la commune de Marcillat (03), il est prénommé Georges, fils de Bravy et de Thérence GAGNARDELLE. Or sa mère se nomme usuellement Thérence GAGNARDEAU !

AD 03 – Marcillat-en-Combraille
2 Mi EC 170 1

« George Henard, fils légitime de Bravi Henard et de Térence / Ganardelle, née au Ribiere hautes le cinquième may mil sept / cent vingt deux et a été baptisé le même jour, son parrain / a été Annet Javardon et sa maraine Anne Henard sa / tante qui n’ont seus signer enquis. Bizet vicaire »

Il est le deuxième enfant de la fratrie. Avant lui est née Catherine en 1720 et après lui naîtront successivement Anne en 1724, Jeanne en 1725, Jean en 1727, Jean à nouveau en 1730, Gilbert en 1732, Jacques en 1734 et Antoine en 1736. Il est par ailleurs le seul enfant à être baptisé à Marcillat : ses frères et soeurs seront tous baptisés sur la commune voisine de Terjat (03) où vivent ses parents.

Annet épouse Marguerite COLIN le 25/02/1754 à Terjat. Marguerite est le 3ème enfant de Laurent et de Gilberte PERONNET, et elle n’est âgée que de 21 ans alors que son époux en a déjà 31.
De leur union naissent 8 enfants : Jeanne en 1754, Laurent en 1756, Jean en 1758, Madeleine en 1763, Anne en 1765, Michel en 1768, André en 1770 et Marguerite en 1773.

Annet est métayer tout au long de sa vie ; il n’est donc pas propriétaire des terres qu’il cultive…

Il meurt à l’âge de 51 ans le 07/07/1773 à Mazirat (03), quelques semaines à peine après la naissance de sa dernière fille, laissant sa femme seule avec ses enfants.

AD 03 – Mazirat 2 E 174 1

« L’an mil sept cents soixante treize et le sept juillet / a été inhumé Annet Hennard, mettayer à Bourrassat, / marié avec Margueritte Collin, âgé d’environ / cinquante ans. En présence de Jean Hennard son frère, de Jean Collin et de Bravi Bodeau. Pons curé » »L’an mil sept cents soixante treize et le sept juillet / a été inhumé Annet Hennard, mettayer à Bourrassat, / marié avec Margueritte Collin, âgé d’environ / cinquante ans. En présence de Jean Hennard son frère, de Jean Collin et de Bravi Bodeau. Pons curé »

P comme Prénuptial

En ce 16° jour de Challenge AZ, je vais évoquer les relations charnelles prénuptiales que pouvaient avoir nos ancêtres. Car oui, il était fréquent que les jeunes couples aient des rapports avant d’être passés devant Monsieur le Maire (ou le curé sous l’Ancien Régime) pour officialiser leur union.

La preuve ? Le délai, parfois très court – trop en tout cas pour une grossesse – entre le mariage et la naissance du premier enfant, comme dans le cas de Jacques Dupeyrat, né le 24 octobre 1856 alors que ses parents se sont mariés le 20 août de la même année, soit deux mois seulement auparavant !

Sans parler des femmes qui mettent au monde un enfant qui ne sera légitimé que quelques semaines ou mois après sa naissance…
C’est le cas, par exemple, de mes ancêtres Pierre Limoges et Marie Dechery qui déclarent lors de l’officialisation de leur union le 1er décembre 1877 qu’un enfant est né le 23 mars 1877, soit un peu plus de 8 mois auparavant…

Il faut dire qu’à une certaine période, même si l’âge nubile était de 12 ans pour les filles et de 14 ans pour les garçons, la majorité matrimoniale (c’est-à-dire l’âge auquel on pouvait se marier sans l’accord de ses parents) était de 25 ans pour les demoiselles et de 30 ans pour leurs prétendants. Il était alors parfois difficile pour ces jeunes tourtereaux d’attendre soit leur « majorité », soit le décès de leurs parents, seules conditions pour contourner un éventuel interdit parental…

Les couples se mariaient d’ailleurs souvent dans les semaines qui suivaient le décès de leur parent…

O comme Observations astrales

Il arrive parfois, dans les registres paroissiaux, que les curés inscrivent des informations n’ayant aucun rapport avec les baptêmes, les mariages et les sépultures. Il peut s’agir d’indications liées à la météo ou aux récoltes de l’année en cours, d’événements marquants pour la vie de la paroisse ou encore d’observations plus spectaculaires telles que l’apparition d’une comète ou d’une éclipse.

En 1664, par exemple, Claude Desordelis, curé de La Petite-Marche (03) et Antoine Mazeron, curé de Mazirat (03), paroisses voisines, nous font part de leurs observations :

AD 03 – La Petite-Marche GG1

« Comète a paru tout le mois de décembre / de la minuit jusqu’au matin de l’année 1664 du / côté du midy la queue grande qui regardait sur le / couchant. Autre a paru dès le premier jour de / l’année 1665 environ cinq ou six sepmaines de / moindre grandeur dès les sept heures du soir / sur le midy du soleil, la queue regardait / l’orient et plus petite que l’autre.
Autre comète a paru dès le 1er avril 1665 sur l’orient / à deux heures et demy du matin et paraissait jusqu’au jour / à […] de l’hauteur d’une demy heure de soleil, jusqu’ / au 20ème dudit mois ; sa queue […] »

AD 03 – Mazirat GG4

« Nota qu’il parut une comète pendant quinze jours qui regardoit / du côté de l’occident et se tenoit le soir environ les dix a onze heures. / Elle commencea à paraistre dès le 14 Xbre dud[it] an 16C soixante quatre / et le 5 janvier de l’année suivante 1665 en commença a paraistre / une autre qui n’estoit à la vérité si grande et regardoit tout a l’opposé / de la première. Elle paroissoit des les six heures du soir et / continua jusqque au vingt troisiesme dud[it] mois de janvier. Dieu nous / préserve des accidents qu’elles ont coustume de prognostiquer. Il est paru une 3è[me] au mois d’avril. »

Ces comètes ont été visible pendant plusieurs mois sur une large partie du Royaume et ont donné lieu à de nombreuses descriptions et à bon nombre d’illustrations, parmi lesquelles celle de Johann Thomas Theyner :

En 1680, c’est cette fois le curé de Treban (03) qui à son tour observe une comète et en parle en ces termes :

AD 03 – Treban 2 Mi EC 290 1

« En lad[ite] année 1680, le jour des S[ain]ts Innocents / et les deux nuitz suyvantes est apparue dans / le ciel une estoile dont la queue estoit d’une / prodigieuze longueur de couleur blanche en forme / de pointe. A paru encore une deuxième / fois jusque au 15e janvier 1681. »

Un quart de siècle plus tard, le 12 mai 1706, c’est un autre phénomène qui est observé par la population et transcrit dans les registres par certains curés : une éclipse solaire.

Tous ces phénomènes étaient suffisamment rares et spectaculaires pour inquiéter nos ancêtres… Les comètes observées en 1664 et 1665 ont été « accusées » d’être à l’origine de l’épidémie de peste qui a sévi en 1665 et 1666 en Angleterre !

N comme Noms de famille

Je vois souvent des personnes s’interroger, sur les réseaux et groupes d’entraide généalogique, sur les noms de famille et sur l’évolution de leur orthographe…

Tout d’abord, il faut savoir que les noms de famille n’ont pas toujours existé. Ils sont apparus au Moyen-âge, vers le XII° siècle, lorsque le besoin s’en est fait sentir à cause de trop nombreuses homonymies.
Dans un premier temps, les patronymes que nous utilisons aujourd’hui étaient des surnoms donnés aux individus pour les distinguer les uns des autres. Ces surnoms évoquaient généralement une caractéristique physique (ex. Legrand), un métier (ex. Tixier), un lieu (ex. Limoges) ou un lien de parenté (ex. Audurand, le fils de Durand).

Petit à petit, ces surnoms se sont généralisés et ont été transmis de génération en génération. Mais une grande majorité de personnes – sous l’Ancien Régime – ne savait pas écrire, et les curés ou prêtres qui rédigeaient les actes paroissiaux écrivaient eux-même souvent avec une orthographe très approximative, voire phonétiquement. Il n’était pas rare qu’ils orthographient un patronyme différemment dans un seul et même acte.

11/11/1751 à La Petite-Marche, 2 écritures du même nom au sein d’un même acte

Le nom pouvait donc être radicalement transformé d’un acte à l’autre et a fortiori d’une paroisse à une autre.

A partir de la Révolution française, les naissances, mariages et décès sont enregistrés en mairie.Ce sont donc désormais des maires – en plus des hommes d’Église – qui doivent transcrire l’identité des individus dont ils rédigent les actes. Là encore, les orthographes varient beaucoup selon leur degré d’instruction…

Concrètement, il faut attendre la création des livrets de famille en 1877 pour que soit réellement fixée l’orthographe des patronymes. Jusqu’à cette date, les noms et prénoms étaient donnés oralement par les déclarants, laissant libre cours à d’importantes variations.

M comme Marceau Maurice

Marceau Maurice est né à Saint-Loup de Naud, dans le département de la Seine-et-Marne (77), le 25/11/1912. Il est le fils de Henri Léon LANTENOIS qui est manouvrier puis mineur et d’Eugénie Georgette Charlotte MINOST. Il est leur troisième enfant.

Marceau passe son enfance auprès de ses parents et de son frère Marcel, sa soeur Gabrielle étant décédée quelques mois avant sa naissance.

Recensement de population de St-Loup de Naud en 1921

En 1932, Marceau est inscrit sur les listes de recensement militaire sous le numéro matricule 1264. Puis il revient vivre auprès de sa mère à St-Loup de Naud après avoir effectué son service militaire.

Marceau se marie avec Madeleine Andrée PATENAIRE le 04/06/1938 à Sainte-Colombe (77). Il est alors âgé de 25 ans. Quelques mois plus tard, il devient papa d’un petit Lucien.

Mais la guerre éclate le 1er septembre 1939 – Marceau a alors 26 ans – et il est mobilisé dans le Génie (1er Régiment, 43ème bataillon, 2ème compagnie). Il combat dans un premier temps en Alsace, puis dans le nord de la France avant d’être évacué vers l’Angleterre.
Il débarque ensuite à Brest dans l’espoir de rejoindre sa famille, mais il est livré aux autorités allemandes par la gendarmerie de Flers (61) le 01/07/1940. Il est retenu captif au frontstalag n°203, situé à Mulsanne, près du Mans (72) comme environ 4000 de ses compatriotes. Ce camp est monté à partir de juin 1940 et il est destiné à accueillir les prisonniers de l’armée allemande pendant une durée maximale d’un an avant d’être déportés en Allemagne. Certains prisonniers sont envoyés dans les fermes voisines pour travailler et certains saisissent l’occasion de s’enfuir. Les autres sont envoyés en Allemagne. Marceau fait partie de ceux qui travaillent dans les fermes avoisinantes, mais il a choisi de ne pas tenter la fuite pour deux raisons : parce qu’il ne vivait pas en zone libre et parce qu’il était marié…
Il est donc envoyé en Allemagne mi-décembre 1940. Il y est captif dans un camp et travaillera successivement dans une fabrique de robinets, puis dans une mine de sel et enfin chez des fermiers allemands.

Durant sa captivité, Marceau n’a que très peu d’échanges avec ses proches. Malgré tout, il tient une sorte de journal dans lequel il consigne les faits importants ou routiniers durant ses 5 années d’absence. Ces carnets, qui constituent un précieux témoignage, donneront – bien des années plus tard – un livre intitulé De la bataille du Nord aux Stalags 1940, paru chez Ysec Éditions en janvier 2004.

Dans son récit, Marceau évoque quelques lettres et cartes adressées à sa femme ou à son frère. Mais les réponses sont rarissimes… Il reçoit cependant au mois d’août 1941 une lettre de sa femme, accompagnée d’une photo de son fils. Malheureusement pour lui, elle demande le divorce…

Après sa libération des camps ennemis, Marceau rejoint son pays natal où il est accueilli par son frère et quelques amis. Sa femme s’est remariée quelques semaines auparavant ; son fils vit chez son frère et la femme de ce dernier. Il épouse donc en secondes noces Madeleine Jeanne WOITIEZ le 20/09/1947 à Saint-Loup du Naud (77). Il est alors âgé de 34 ans. De cette seconde union naissent deux enfants.

Marceau vivra jusqu’à l’âge respectable de 102 ans. Il s’éteint en effet le 16/12/2014 à Villiers-sur-Marne (94) où il sera inhumé.

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